Journal d'une rédemption

Achérus - fondation

[L'Ordre d'Acherus, regroupement de chevaliers inter factions aux grandes ambitions, n'en est qu'à ses fondations et déjà, en coulisse, les manipulations ont commencées. Intra-forum, cet échange de lettres prélude à l'event annoncant la création de l'Ordre. Le Mystérieux fondateurs est "joué" par Ralkezäd, instigateur et grand maître d'oeuvre de toute la trame. Le but de tout ceci? Permettre à Alyae de prétendre au rang de fondateur de l'Ordre. Comment et pourquoi? C'est expliqué.]

 

Prise de contact (Ralkezäd)

Un corbeau du Norfendre vole au dessus de vous depuis quelques minutes, comme vous laissez votre monture aller à son rythme, par cette fin de journée sur la morne plaine. Il sera bientôt temps de trouver un endroit un peu abrité pour bivouaquer.

C'est le moment que choisit le corbeau pour perdre de l'altitude et se poser sur une pierre dressée au bord du chemin. Il croasse dans votre direction et à l'une de ses pattes semble attaché un parchemin roulé.

[Mettons que dans un accès de curiosité Alyae accepte de prendre le message attaché à la patte tendue. L'oiseau noir, plus espiègle que malveillant, pique une ou deux fois les doigts mais le message enfin en main, Alyae peut lire la lettre suivante :

"Chère Alyae Oa'Dann,

Parce que vous avez contribué à me libérer des chaînes qui me retenaient prisonnier depuis longtemps déjà, je vous remercie.

Je dois malheureusement vous avertir que les nuées menacent de nouveau le Nord, si peu de temps après la chute du Roi Arthas Menethil.

L'Ordre des Chevaliers d'Achérus va bientôt être fondé pour dompter le Chaos qui couve et il semblera poursuivre de nobles desseins. Cependant tous ses Fondateurs ne voient pas la Paix d'Achérus de la même manière et il est à craindre que l'Ordre ne précipite bientôt le Nord dans l'une des pages les plus sanglantes de son Histoire, foulant aux pieds la souveraineté des Princes.

Je suis moi-même l'un des Fondateurs secrets et je ne souhaite pas me dévoiler car il est encore trop tôt pour confondre les conspirateurs. Mais si vous vous montrez vigilante, je vous aiderai à percer les voiles mensongers qui cachent la réalité de l'Ordre aux yeux de ses Chevaliers.

Alyae, si je m'adresse à vous, c'est parce qu'entre tous les Chevaliers qui s'apprêtent à répondre à l'Appel, vous me semblez la moins désireuse d'entrer dans les seules hérésies qu'il faille traquer : le plaisir tiré de l'exercice de la violence et du pouvoir sans partage pour la réalisation de ses seules ambitions. 

C'est pour cela que je fonde mes espoirs en vous. Si vous acceptez de m'aider à panser les blessures du Nord et à chasser la corruption d'un si jeune Ordre, alors je vous transmettrai l'un des Signes des Fondateurs, et l'on sera dans la nécessité de vous admettre au Conseil, sans avoir besoin de vous soumettre à l'élection de vos pairs.

Pour me faire connaître votre réponse, si elle est positive, vous n'avez qu'à l'écrire au dos de la présente lettre, qu'il vous suffira d'attacher à la patte de l'oiseau qui vous l'a apporté.

Je vous conjure de prendre en compassion les Terres du Nord.


Par-delà les froides eaux des océans du Nord,
Les vents de glace annoncent la fin d'un Roi,
Des actions marqueront le jour de son souvenir,
Chevaliers de la Mort, soyez-en si vous rejetez l'oubli."


Ainsi se finit la lettre. Il n'y a pas de signature, ni de sceau pour servir d'identification...

Quelle réponse allez-vous donner à cette lettre ?

 

Message et messager - Réponse (Alyae)

" Alyae observe longuement le manège du corbeau d'un regard distrait, perdue dans ses pensées, loin des préoccupations ordinaires dans ces étendues gelées. L'oiseau semble suivre un but précis et fini par se poser sur une roche affleurante, lui permettant d'apercevoir le parchemin roulé à sa patte. L'oiseau semble l'attendre. Intriguée, elle stoppe sa monture à sa hauteur et tend la main dans sa direction; sans se faire prier, l'oiseau vient s'y percher. Tandis qu'elle détache le message, l'animal, comme pour protester, lance quelques piques de son bec sombre, mais sans chercher à faire mal.

" Chère Alyae Oa'Dann,

Parce que vous avez contribué à me libérer des chaînes etc... "

Tenant le parchemin d'une main, le corbeau toujours debout sur l'autre, la regardant de biais, la Draenei lit attentivement les quelques lignes. Son visage mince d'habitude impassible montre une expression de surprise de plus en plus marquée. Reposant la missive, elle pose son regard sur le corbeau et lui parle à voix basse, comme si l'animal pouvait comprendre.

- Tu sais, toi, qui m'a envoyé ceci. Il semble en connaître beaucoup sur moi, à commencer par mon nom... et où me trouver. D'où vient tu, toi? ... Si tu pouvais parler, tu ne me dirais rien, de toute manière. Ton maître a l'air suivre un plan bien précis. Tout ceci est étrange...

L'oiseau tourne sa tête, comme pour suivre les paroles. Au bout d'un moment, lassé, il recommence à picorer sa main. D'un geste sec, elle enjoint à l'animal d'aller voir ailleurs que sur elle. Le corbeau s'envole, mais pas bien loin, à quelques mètres en dessus de sa tête et la suit à nouveau tandis qu'elle se remet en marche. 

- Tu peux me suivre. J'ai besoin de réfléchir. J'enverrai la réponse à ton maître, tu sais, mais ce soir. A tête reposée.

Tandis qu'elle soliloque ainsi sans espérer que l'animal comprenne, elle réfléchi, tournant et retournant la lettre entre ses mains.

------------------------------------------------

Le corbeau vous revient dans la nuit, descendant en spirale en vous apercevant, prenant son temps et lançant un croassement qui peut passer pour un salut, ou le simple plaisir de rentrer. La réponse aura tardé. L'animal semble aller bien tandis qu'il se pose sur votre main tendue, essayant comme par jeu de piquer les doigts qui tentent de détacher le papier revenu en retour. Au dos de votre message, comme vous l'avez précisé, quelques lignes d'une écriture fine et fortement penchée, un peu tremblante.


" Salutations, 

Votre messager a bien fait son travail, votre missive a atteint son but. Moi, Alyae Oa'Dann, de mon nom de naissance, présente mes respects au maître du corbeau.

Votre proposition est directe et intrigante. Vous comprendrez que je ne peux me fier à quelques lignes griffonnées sur un papier et venu d'on ne sait où. Mais quelque chose m'incite à penser que tout ceci est très sérieux, si tel est le cas, alors votre ton présage d'un danger qui doit être écarté ou du moins contenu. Si vous pensez que mon humble présence peut aider à des visées nous permettant à tous de trouver notre place sans déclencher de nouvelles atrocités, alors, je me dois de répondre positivement à votre appel.

Malgré tout, souffrez que je veuille en savoir plus sur l'engagement que vous me demandez et les conséquences possibles. Ainsi que sur vous, si tel est votre plaisir. Vous ne devez pas être sans ignorer que je me suis rangée du côté de l'Alliance et ai fait serment de fidélité au Roi Wrynn. En aucun cas je ne souhaite rompre ces engagements, et malgré les liens indéniables qui m'unissent à Achérus et aux miens, si leurs décisions contreviennent à mon serment, je ne pourrai pas me ranger à leur côté.

Si à la vue de ceci vous estimez toujours ma présence nécessaire et m'amenez les preuves de vos dires, vous pourrez alors compter sur moi. "

*La signature - AlyaeOD - est entrelacée en bas de page, dans le restant d'espace.*

 

Le maître du corbeau (Ralkezäd)

[Je vais apporter un tout petit changement dans la narration du retour du corbeau. ]

Le corbeau rejoint la petite tour trapue dans la nuit, descendant en spirale vers l'étroite fenêtre pratiquée dans les pierres de l'édifice, à peine plus grande qu'une meurtrière, prenant son temps et lançant un croassement qui peut passer pour un salut, ou le simple plaisir de rentrer. La réponse aura tardé. 

Sautillant de la fenêtre, l'animal semble aller bien tandis qu'il se pose sur la main tendue vers l'ouverture de la pièce, une porte grande ouverte aux vents froids du Nord. Le corbeau comme par jeu pique légèrement les doigts de la main ouverte.

Au dos du message, quelques lignes d'une écriture fine et fortement penchée, un peu tremblante, doivent être lues.

Son maître, comme bien souvent, semble s'être endormi sur son écritoire, la tête sur quelque parchemin. Mais les coups de bec, plus pressants, ne font pas réagir le Maître.

***

Le corbeau, bien après avoir reconnu l'odeur de la mort rouge, a continué de piquer les doigts du Maître, comme pour le réveiller.

Puis il lève la tête, attentif aux bruits de la nuit. Il cligne deux fois de ses intelligents yeux noirs et reprend son envol sans un bruit, la réponse toujours attachée à sa patte.

Ce n'est que bien plus tard dans la nuit que le corbeau se pose sur la branche d'un arbre non loin d'un bosquet. Au centre du bosquet, un petit feu de camp brûle et se reflète dans les yeux de l'oiseau.

***

Lorsque vous vous éveillez, vous êtes saluée par les croassements caractéristiques d'un corbeau, qui sautille sur l'une des branches des arbres du bosquet que vous avez choisi pour bivouaquer. A sa patte, un morceau de parchemin est attaché d'un manière familière. Il n'a sans doute même pas été lu...

 

Amène moi à ton maître (Alyae)

Dans la lueur blafarde de l'aube, le feu à l'agonie laisse encore échapper quelques volutes de fumée qui disparaissent rapidement dans la brume matinale. A ces heures où les créatures de la nuit sont rentrées dans leurs terriers et où celles du jour ne sont pas encore sorties, le silence n'est troublé que par les renâclements nerveux du cheval attaché à un arbre et par les croassements insistants d'un corbeau perché non loin du dormeur. Celui-ce remue doucement, sans doute sorti de sa torpeur par la lumière naissante et le réveil de ses voisins. Repoussant la couverture, la Draenei se redresse lentement tandis que son regard bleuté inspecte machinalement les alentours. Comme toujours à son éveil, elle semble perdue et prend un certain temps à rassembler ses esprit puis, soudain, elle paraît apercevoir la présence incongrue de l'oiseau. Tout à fait éveillée désormais, elle se relève lentement en rejetant la couverture en tas à ses pieds. Elle n'est vêtue que d'un pantalon de toile épais et d'une chemise doublée de fourrure, plus par nécessité de confort que par réel besoin. Elle ne ressent presque pas la morsure du froid et ses pieds nus laissent une trace nette dans la fine couche de neige de la nuit. Elle s'avance vers le corbeau qui la regarde venir en croassant doucement. Avançant la main, elle reconnait le messager de la veille et ne manque pas d'apercevoir le rouleau de parchemin toujours attaché à sa patte.

Alyae a pris sa décision. Quelque chose ne se passe pas comme prévu, visiblement. Rapidement, elle revêt son armure - une armure usée, selon toute vraisemblance modifiée à sa mesure et dont l'acier brut est décoré de dorures dont l'éclat a passé au fil du temps; une armure de facture humaine, à première vue, qui n'a plus rien à voir avec sa sombre tenue de chevalier. Il en est de même pour la monture qu'elle ne tarde pas à enfourcher, un cheval à la robe gris foncée, nerveux et apeuré d'un rien, harnaché à la mode de Hurlevent de larges protections de plaque par dessus un harnais de cuir sobre. La Dranei n'a pas mangé avant son départ, mais en a-t-elle vraiment besoin? A peine, tout en s'habillant, a-t-elle mis à disposition du corbeau quelques morceaux de pain de voyage qu'elle garde dans son sac. Enfin, elle se tourne vers l'oiseau qui termine d'avaler quelques miettes au sol. Celui-ci fait un bond de côté afin d'éviter le sabot qui se pose trop près de lui et, en piaillant de mécontentement, s'envole d'un brusque coup d'aile. Après deux tours au dessus de la tête de la cavalière, il se repose sur une branche, à la lisière de la clairière et pose son regard d'un noir intense sur la Draenei. Il semble vouloir lui faire comprendre quelque chose, du moins est-ce là une pensée qui lui traverse l'esprit. Comme si les animaux étaient doué de suffisamment d'intelligence pour cela... Néanmoins, elle pousse sa monture à avancer vers le corbeau.

L'oiseau devant, tantôt volant, tantôt perché sur une branche et attendant le cheval et sa cavalière, l'étrange équipage sort bientôt du bosquet. Devant eux, les plaines balayées par le vent et recouvertes d'un léger tapis de neige qui commence déjà à fondre sous les premiers rayons du soleil. Le corbeau prend alors son envol et s'élève dans le ciel dénué de nuages et semble prendre une direction particulière. Tenant sa monture d'une main de fer, Alyae s'élance au galop à la suite du corbeau.

Blanc d'écume, tremblant et piaffant, le cheval est arrêté au pied d'une petite tour trapue dont la façade de pierre austère surplombe les environs. Le corbeau s'est engouffré à l'intérieur par une étroite fenêtre, presque une meurtrière, pratiquée en hauteur. Alyae, au pied de la tour,à suivi l'oiseau du regard tandis qu'elle mettait pied à terre. Empoignant la longue et fine épée rangée à un fourreau attaché à la selle du cheval, elle s'avance prudemment vers l'édifice, cherchant une entrée du regard et prête à rejoindre l'oiseau dans les étages

 

La tour (Ralkezäd)

Vous découvrez l'entrée de la petite tour, en haut d'un grossier escalier de pierres branlantes et moussues ; vous vous tenez à présent sur le seuil, sur vos gardes, le temps de découvrir un logement sommaire.

Un râtelier vide, une pauvre paillasse qui ne paraît pas avoir eu beaucoup d'utilité, un incertain escalier de bois qui monte vers un étage tout aussi pauvrement meublé et d'où résonnent les croassements du corbeau qui vous a guidé jusqu'ici.

Seul une écritoire ancienne indique que l'ermite qui vivait en ces lieux possédait un savoir inhabituel. Sur l'écritoire, au milieu des parchemins et d'un grimoire sans caractère, le corbeau vous toise de ses yeux noirs et touche du bec la main droite du Réprouvé.

Car comme vaincu par une grande lassitude, un Réprouvé vêtu d'une robe de bure s'est effondré sur son dernier écrit. 

Des nombreuses plaies, recouvertes d’un sang aqueux et à demi-coagulé ont par endroit collé le tissu grossier à la peau. Une odeur d’ichor corrompu émane de la dépouille raidie par le froid.

Il est peu de maladies qui puissent terrasser un Réprouvé. Mais certaines pestes et infections bien connues des Chevaliers de la Mort ou des Apothicaires pourraient en réalité avoir provoqué une telle affection. C’est une réflexion que vous pourriez vous faire. 

Malgré tout, il vous vient l’idée que le Mal ne se propagerait guère à vous, comme s’il avait épuisé sa virulence en venant à bout de la constitution de sa victime.

En tout état de cause, si ce Réprouvé est l'auteur du message que vous avez reçu, vous attendrez longtemps sa réponse, car toute vie a quitté son corps.

Un coup d'œil sur les derniers parchemins, qui volent au grès des courants d'air semble confirmer une même identité entre l'auteur des écritures et du message reçu hier, même si la calligraphie minutieuse ne permet pas de claires certitudes.

Il n'y a guère d'objets qui éveillent votre intérêt dans la tour : les parchemins se révèlent être des traductions de vieilles légendes du Nord et quelques copies de mémoires sur la Chute du Royaume de Lordaeron. Rien que l'on ne puisse trouver en d'autres exemplaires plus soignés dans les bibliothèques de Hurlevent ou de Dalaran. 

Et ces livres semblent avoir été malmenés par leur défunt propriétaire, raturés, et sont même par moment illisibles tant les ajouts se superposent au texte originel, qui ne semble être par ailleurs qu'un simple travail de copiste.

Votre œil est cependant attiré par un éclat, à hauteur de la main gauche du Réprouvé. Il porte en effet une chevalière à l’annulaire gauche. Vous pourriez deviner des armoiries anciennes, sans doute en honneur à l’époque où le Royaume de Lordaeron méritait le nom de Terres des Hommes de Paix. S’il est un objet de valeur en ces lieux, c’est sans doute cette chevalière.

Le Réprouvé a fait allusion dans son dernier message d’un signe connu des Fondateurs de l’Ordre qu’il pensait lui transmettre. Se pourrait-il que ce soit cette chevalière ?

 

Questions sans réponses (Alyae)

La porte de la tour céda facilement sous la poussée. Elle s'ouvrit dans un grincement lugubre, laissant apercevoir l'intérieur sommairement agencé. Alyae, épée en main, s'avança lentement à l'intérieur, tous les sens en éveil, prête à tout. S'étant assurée que le rez de chaussé était vide, elle s'engagea prudemment dans l'escalier vermoulu, marche après marche; les croassements qui résonnaient dans la bâtisse se faisaient de plus en plus proches.

Un coup d'oeil dans la pièce suffit à la Draenei. A part le corvidé, nulle âme qui vive en ces lieux austères. Immédiatement, elle aperçut le corps gisant sur l'écritoire, effondré sur un manuscrit ouvert. S'avançant, elle souleva la tête et ne pût s'empêcher une légère grimace à la vue de cette peau parcheminée, de ces orbites enfoncées, de ce visage qui fût mort bien avant ce jour. Réprouvé. Un rapide examen démontra à Alyae que celui-ci était définitivement retourné à l'état de mort, pour de bon cette fois. A première vue et d'après l'état du corps, il semblait qu'une peste particulièrement efficace ait fini par l'emporter; cette constatation ne l'inquiéta pas plus que ça. "Impressionnant... Si cela devait m'atteindre aussi..." pensa-t-elle furtivement en n'osant pousser la réflexion plus loin "ce ne serait que justice..". Elle fini par relâcher la tête qui retomba sur les pages avec un bruit sourd. Se redressant, elle rangea son épée à sa ceinture et entreprît d'examiner les lieux avec un peu plus d'intérêt. Après tout, le cadavre voulait lui faire part d'une mission, d'un rôle à endosser, mais elle devait trouver de quoi il s'agissait sans son aide, désormais.

---- 

L'après midi avait bien avancé; dans la tour désormais silencieuse, Alyae achevait de fouiller les lieux. Elle avait cherché et regardé dans tous les coins, les bibliothèques, les rares meubles. Il n'y avait rien. Rien que des copies de manuscrit qu'elle avait déjà vu dans les bibliothèques d'Azeroth, des grimoires aux nombreuses notes, devenus illisibles par tant de rajout qu'elle avait fini par ne plus chercher à en comprendre le sens. A part les livres, l'occupant des lieux ne semblait avoir eu aucun autre intérêt et aucune autre possession matérielle. Et surtout, il n'y avait rien dans la bâtisse qui puisse l'éclairer sur l'identité du cadavre. Le cadavre... Replaçant sur l'étagère le livre qu'elle tenait en main, elle retourna à l'écritoire; un rayon de soleil paresseux était venu baigner le corps des dernières lueurs de la journée. Un bref éclat attira alors l'attention de la Dranei. Se baissant, elle vît la bague, ou plutôt la chevalière, que le réprouvé portait à son annulaire gauche. D'un geste lent mais dénué de compassion, elle retira le bijou de la main raide et l'observa à la lumière. Elle paraissait déjà ancienne et quelques armoiries y étaient gravées; peut être une vieille famille humaine, noble et chassée de ses terres par les guerres. Allez savoir. Cette chose n'était peut être même pas à lui. Ou peut être que si. Dans tous les cas, c'était la seule chose intéressante que contenait la tour. Alyae la glissa dans une petite sacoche attachée à sa ceinture, après l'avoir enroulée dans un morceau de tissu. 

La lumière baissait doucement à l'extérieur, annonçant la tombée du crépuscule. La Draenei avait terminé son inspection et son premier réflexe fût de s'en aller en laissant tout en plan, mais quelque chose la retint et la fît revenir sur ses pas jusqu'au corps. "Jamais ils ne le laisserait là, à pourrir sans protection". Ses compagnon actuels ne feraient pas ça, alors elle non plus. Après tout, avant de devenir un non-mort, il avait eu une vie sans doute bien remplie, avec ses peines et ses joies, toutes ces choses dont elle tentait de se souvenir. Cherchant dans la tour, elle revint avec un drap, ou ce qui s'en approchai le plus, et entreprit d'y allonger le corps froid et rigide. Le sang noirâtre et poisseux qui n'avait pas encore séché colora le tissu d'auréoles sombres, en plus de se déposer sur les mains nues de la Draenei. 

---

La nuit était tombée. C'est à la lueur des torches qu'Alyae posa la dernière pierre de la tombe. Le sol gelé empêchait de creuser, même pour elle, c'est donc sous un cairns de rochers que le cadavre du mystérieux réprouvé reposait désormais. Le corbeau était partit depuis longtemps, elle ne l'avait même pas remarqué. Elle avait eu tout loisir de réfléchir. L'inconnu n'avait pas été atteint par cette peste sans raison, dans ces terres désolées. Il aurait bien pu y être aidé... Plus elle y réfléchissait, plus cette conclusion lui paraissait évidente. Il y avait trop de coïncidences. Mais à qui se fier, si tout ceci avait un lien avec Achérus? Celui qu'elle servait à présent, l'humain Jàck Campillo? Comment être sûr, puisque lui aussi était un... Elle chassa immédiatement cette pensée de son esprit. Impossible. Mais la prudence imposait qu'elle ne lui en parle pas. 
Tournant le dos à la sépulture, elle rentra dans la tour, barricada la porte avec quelques planches et s'installa pour la nuit.

 

(Ajout hors forum)

Bientôt, l'Ordre serait crée et elle s'y rendrait avec ses pairs, invitée à prendre sa part dans les vastes trames du monde. Désormais, les Chevaliers maudits devenus libres auraient leurs mots à dire. désormais, ils ne seraient plus simples esclaves et jouet des différentes factions, mais bien une entité forte avec qui compter. Bientôt, oui... Les terres du Nord vibreraient à leurs cris. Qu'Achérus reprenne sa place!

World of Warcraft - Culte de la Rive Noire

haut